Chroniques

Quelques chroniques internationales parues pour la sortie d’État des lieux.

Profane Existence

First things first: everything on this album is in French and, though I took quite a few years of it in school, I’m not fluent enough that I could do a proper translation of this release. So, that being said, visual this is a very stunning LP. It’s red on cream color in a style(not sure if there is a name for it)that has been popular at times in protest movements. That’s just the cover and inner sleeve, though. The vinyl is black. If you read and or speak French, you’ll be happy to know that the lyrics are printed inside. The recording is beautifully clean and balanced with the bass tone standing out. It’s crisp and punchy and not buried the way it tends to be. Musically they play very energetic melodic punk that fans of RISE AGAINST would really appreciate and remind me very much of old AFI (early 90s). The writing is creative and powerful utilizing group vocals throughout. This style has been done before, but in no way does this sound stale or overdone. It’s definitely motivating music that makes you want to run out and get things done, screaming the lyrics (if you speak French) all the way. I’m totally into this. If somebody has lyrical translations, please send them my way. (Jake)

Active distribution / Ruin Nation

HEYOKA is back with a new full lengh "etat des lieux" (the situation)... after a fifteen year break the band from Dijon (France) is back in full formation and haven't loosed a wee bit of their energy and rage in song writing. If you need a comparsion of the vibe and energy this band spreads, then easely "Post Regiment" comes to mind... without sounding even similar. HEYOKA had always a highly political stance lyrically and here they present 12 new libertarian manifestos wrapped in their usual brand of melodic but full throttle punkrock / hardcore with alot sing a long chants thrown in here and there. Comes with beautiful artwork!

Flight 13

Brandneues Scheibchen einer der wichtigsten Polit-Bands aus Frankreich, die uns vor kurzem schon mit einer Compilation auf das vorbereitet hat was jetzt kommt. Musikalisch hat man sich trotz längerer Pause nicht wirklich verändert, die bewährten Kochise, La Fraction-Elemente hört man nach wie vor deutlich durch. All in all sind 12 Nummern gepresst worden, Artwork ist formidable und ne bedruckte Innenhüllen ist ebenfalls am Start. Typisch französischer Anarchopunk eben und das ist auch gut so, denn don´t fuck with a running system, man! * Deviance

Blog Punxrezo

Le dernier album d'Heyoka est tout simplement énorme. Le groupe phare de l'anarcho-punk dijonnais des années 90 s'était reformé il y a quelques années, à l'occasion de la sortie d'une anthologie (Piqûres de rappel) fort complète et agrémentée de chouettes bonus. Actualité permanente des textes et puissance scénique non démenties ; la reformation avait du sens sur le papier, elle le confirme sur les planches. Leur punk hardcore mélodique enragé et militant appuyé sur un public généralement conquis d'avance fout le feu un peu partout dans l'hexagone, calmant au passage les plus fervents contempteurs de reformations.

Il restait toutefois à transformer l'essai par l'arrivée de nouvelles compos (parce que même toujours d'actualité, une setlist à la naphtaline ça peut vite virer à la tournée "salut les anarcopains"). Tout vient à poing à qui sait le tendre, here is "Etat des lieux !". 12 titres ravageurs qui provoque instantanément l'extase de l'auditeur tellement ils correspondent à ce que l'on attendait sans pour autant imaginer que le groupe parviennent à le réaliser. Des tubes et des hymnes, des textes énervés passant d'une terrifiante lucidité (sous contrôle, état des lieux) à la rageuse espérance  (dans l'ombre, révolte), une écriture teigneuse et subtile qui ne prend à aucun moment son public pour un con et le pousse au contraire à faire turbiner ses neurones, une zique qui dépote et sait manier le passage choral comme personne ; cet opus est d'ores et déjà un classique, magnifié par l'artwork imposant de Yann HxC qui su lui donner un visuel pour le moins original et surtout mémorable.

Parmi ces douzes tueries musicales, il en est une qui parle de l'Argentine et des Piqueteros (comme une sorte d'écho au titre EZLN de leur premier album). Les Piqueteros ce sont ces argentins qui, à la fin des années 90, se mirent à bloquer les rues en protestation à la crise provoquée par les politiques du FMI. Mouvement profondément populaire, il ne prend naissance dans aucune idéologie de parti, mais dans une réelle révolte qui se construira autour des principes de démocratie directe. Ces mêmes principes qui donneront naissance à partir de 2002 à la vague d'occupation et de reprise en autogestion d'entreprises en faillite. 

"Les premiers piqueteros de la Coordination Anibal Veron à Solano n’étaient pas des militants très radicaux, comme le croyait le gouvernement, ni des "punteros" de quartiers, tel que nous souffle un préjugé facile. Il ne s’agissait pas non plus d’ouvriers licenciés des usines après y avoir travaillé la moitié de leur vie. Les fondateurs du mouvement des piqueteros se sont fait connaître en coupant des routes, la figure flanquée de passe-montagnes et foulards et niant posséder des dirigeants. C’était un groupe de chrétiens et de laïques originaires de la paroisse catholique de Quilmes. Presque toutes étaient des femmes."
(Risal, Le mouvement des piqueteros en Argentine, Laura Vales, 2003)

Le titre d'Heyoka fait référence à décembre 2001, quand l'Argentine a "explosé". Le peuple déjà exsangue se voit interdire de retirer son épargne, les retraits étant limités à 250 dollars par semaine. La classe dominante ayant bien évidemment soustraits des milliards à l'économie du pays avant l'annonce de la mesure. Jusqu'à présent les argentins avaient tout pris sur la gueule sans moufter... seulement là...

"[...]Le soulèvement a commencé quand des milliers de désespérés, dans leur immense majorité travailleurs au chômage depuis des années, dépourvus de toute couverture économique et sociale, se sont rués sur les supermarchés et les commerces et les ont pillés pour se procurer de quoi manger. Après un absurde discours du président de la Rúa affirmant que les protestations étaient organisées par « des ennemis de la République », la classe moyenne appauvrie a entamé un « cacerolazo » dans tous les quartiers de toutes les villes du pays. Puis, aussi spontanément que les premiers manifestants, elle est descendue dans la rue et s’est dirigée vers la Place de Mai, à Buenos Aires, et devant les sièges des autorités dans les autres villes.

Différence notable avec d’autres soulèvements, les Argentins non seulement rejettent le modèle économique, mais aussi l’ensemble de la classe politique et syndicale, à de rares exceptions près (dont la Centrale des travailleurs argentins, CTA). S’ils obéissaient auparavant à des consignes de grève et manifestaient en colonnes et sous les bannières de leurs organisations syndicales et politiques, cette fois ils l’ont fait en simples citoyens. Lors des manifestations, il n’y eut pas de drapeaux - à l’exception du drapeau national - et, pour la première fois en plus d’un demi-siècle, même pas les traditionnelles grosses caisses péronistes. Les quelques dirigeants politiques qui ont tenté de se joindre à la foule ont été rejetés, et des centaines de manifestants ont tenté de prendre le Congrès d’assaut.[...]" (Crise totale en Argentine, Carlos Gabetta, le diplo, 2002)

"Que se vayan todos !" pour le texte, des casseroles pour la musique, et un renversement de gouvernement pour conséquence. Comme quoi les morceaux les plus efficaces ne sont pas forcément les plus recherchés.

"Que se vayan todos !" est donc repris en refrain dans le morceau "Piqueteros" du dernier album d'Heyoka dont nous avons parlé en préambule. Album dont le groupe célébrait la sortie à Sail-sous-Couzan le 5 mai dernier. Et comme j'y étais et que j'ai tout vu, je peux témoigner que c'était achement bien.

Pasazer

HEYOKA - Etat des lieux
Traduction

À part le fait qu'ils n'aiment pas Myspace, ils n'aiment malheureusement pas non plus la langue anglaise, mon avis sur les paroles sera donc rudimentaire, comme pour la plus grande partie du punk-rock français d'ailleurs, qui, en raison de la barrière de la langue, restera toujours exotique. Heyoka a joué dans les années 1991-1997 et ont alors sorti leur album révolutionnaire "Demain Sera", mais c'est leur première démo qui reste celle qui m'a fait saigner le coeur. Tout ceci (avec des versions EPs et live) a été réuni récemment dans une retrospective en double-CD digipack dont j'ai déjà eu le plaisir de vous parler, il y a peu.

L'important, c'est qu'aujourd'hui, le groupe ne s'est pas seulement reformé, mais a également sorti un nouvel album, de nouveaux morceaux, lesquels sont tout aussi géniaux que les anciens. Si votre connaissance du punk français se résume à Bérurier Noir, et que pour vous, le meilleur groupe récent est La Fraction, alors il va falloir se rentrer dans le crâne le nom d'Heyoka !

Je ne sais pas s'ils ont continué à jouer entre-temps, mais ils sonnent ici de façon si énergique, qu'on croirait que le groupe ne s'est jamais arrêté. Leur niveau, en ce qui concerne la mélodie et l'énergie, est comparable à Post-Regiment, il faut bien admettre que c'est ainsi que sonnaient les Varsoviens entre le premier et le deuxième album. Les morceaux d'Heyoka mordent, mais ne caressent pas ; ils sont on ne peut plus audibles sans être intrusifs [?] ni mielleux. Ils déboulent d'abord comme l'orage, et c'est ensuite que l'on comprend à quel point ils sont organisés. C'est du punk-rock tout simplement, sans préfixe aucun, à l'ancienne mais sans donner une impression d'archaïsme. Leur originalité leur vient d'une pincée de cette mélancolie typiquement française, qui prend sa source dans les chants révolutionnaires de partisans ou anarchistes, sur un tempo de marche saccadée ("État des Lieux"). Le bruit de la foule constitue le décor, et le fond de tout ça est astucieusement coloré par des choeurs placés de manière originale. Un chef d'oeuvre ! En plus, la "langue française" s'entend à travers un chouette chant féminin (le guitariste chante également). Il y a tout de même un morceau en allemand, mais il sonne comme s'il était chanté en français.

Je sens que cet album sera le hit de cet été. Il n'y a rien de nouveau, même pas de nouvelles structures, celle-ci restant identique à l'ancienne, mais les chansons sont littéralement électriques, comme des câbles en haut d'un pylône. Malheureusement, je ne peux trop rien dire des textes, vu que j'ai échoué à l'oral de français, mais elles sont analytiquement intelligentes et toujours sur les mêmes thématiques. Le groupe parvient à regarder constamment de façon critique et curieuse ce qui l'entoure, et à encourager l'action sociale. Sur ma tête de laïque, cet album est une excellente bande-son pour ouvrir un squat, détruire des distributeurs de billets, incendier des hôtels des impôts et piller des banques (surtout les plus importantes). Et ce n'est pas une blague.


Original Version

Oprócz tego, że nie lubią myspace, to niestety nie lubią też języka angielskiego, więc moja wiedza o niuansach i smaczkach będzie szczątkowa, jak o większości francuskiego punka zresztą, który z racji bariery językowej jest ciągle egzotyczny. Heyoka grała w latach 1991-1997, kiedy wydali rewelacyjną płytę Demain Sera, choć w zasadzie to pierwsze demo było tym które skradło mi serce... Wszystko to (z singlami i fragmentami live) upakowano niedawno do retrospektywnego, podwójnego digipacka, o czym zresztą miałem przyjemność dać Wam cynk już wcześniej.
W tym momencie najważniejsze jest, że po 15 latach, zespół nie dość, że wrócił godnie do świata żywych, to nagrał premierową płytę - nowe piosenki, które są tak samo zajebiste jak tamte… Jeśli więc wiecie o francuskim punku tylko tyle, że kiedyś było Berurier Noir, a teraz najfajniejszym zespołem jest La Fraction, to wbijcie sobie jeszcze do głowy nazwę Heyoka!
Nie wiem czy grali gdzieś w międzyczasie, ale brzmią tutaj tak energicznie jakby nie mieli żadnej przerwy. Jeśli chodzi o poziom melodyjności i energetyczności to wyświechtanym porównaniem jest Post Regiment, ale się tutaj siłą rzeczy narzuca - tak mniej więcej brzmieli warszawiacy między pierwszą, a drugą płytą. Numery Heyoki kąsają, a nie głaszczą; są ucholepne na maxa, ale nie nachalne i nie przesłodzone. Najpierw przelatują jak burza, a dopiero potem widać jak fajnie są poukładane. Przy czym to jest punk rock po prostu, bez żadnych przedrostków, czyli starej daty, ale wcale nie sprawia wrażenia archaicznego. Oryginalności daje mu szczypta typowo francuskiego patosu, takiego rodem z pieśni partyzancko-rewolucyjnych czy anarchistycznych, często w marszowym tempie („Etat Des Lieux”). Częstym przerywnikiem jest odgłos tłumu, a w tle tego wszystkiego kapitalnie podkolorowujące, oryginalnie rozplanowane chóry. Majstersztyk! No i sporo „francuszczyzny” słychać w świetnym damskim wokalu (dośpiewuje też gitarzysta). Chociaż jeden kawałek jest ni z gruchy ni z pietruchy po niemiecku, to brzmi jakby był po francusku .
Czuje że ta płyta będzie hitem tego lata. Niby nic nowego, nawet nie ma kombinowania z formułą, bo formuła jest identyczna jak ongiś, a jednak elektryzujące są te piosenki dosłownie jak te kable na wysokich słupach.
Niestety za wiele o tekstach nie powiem, bo francuski oblałem na ustnym… Ale autochtoni chwalą, że analityczne, inteligentne i wciąż na temat - że zespół wciąż potrafi krytycznie i w ciekawy sposób spojrzeć na to co dookoła i zachęcić do oddolnej aktywności. I na mój laicki łeb, ta płyta wydaje się znakomitym soundtrackiem zarówno pod zakładanie nowych skłotów, jak pod rozbijanie bankomatów, podpalanie urzędów skarbowych i rabowanie banków, zwłaszcza tych dużych. I to nie jest wcale żarcik na koniec! (B) (Maloka)

Le temps désarticulé

De retour sur scène depuis trois, quatre ans, Heyoka a enregistré fin février 2012 un nouvel album, douze titres, intitulé Etat des lieux. Mis en boite au Spirou Studio dans les entrailles de la Luna Rossa (Paris, 13e), quinze ans après "Demain sera..." cet opus fait le constat d'un monde au bord du gouffre tout en appelant à un sursaut, à la révolte des peuples. Des peuples, pour certains, déjà en marche, à tâtons, reprenant en main leurs vies, pour un autre futur. Musicalement, l'énergie, la qualité des compositions et des arrangements de ce disque, sont au poil. Une musique accompagnant les voix chaudes et claires de Syster et Vinvin. Parmis nos titres préférés citons : "Dans l'ombre", "Manifeste", "Piqueteros". Le digipack et ses remarquables illustrations épurées, en rouge sur fond jaune clair, ont été réalisées par Yann HXC. Disponible en CD et en vinyle, co-produit par le groupe et cinq labels-distributeurs cet "Etat des lieux" donc peut être commandé chez Maloka, Zone Onze Records, Deviance, General Strike et La Distroy. En conclusion, cet album est une agréable surprise est devrait avec le temps constituer une référence pour la scène anarcho-punk dont se revendique, sans forfanterie, Heyoka.

442e rue - n°95

Heyoka, formé à Besançon en 1991, devenu dijonnais en 1993, sort son 1er album en 1996 (après une K7 et un EP), splitte en 1997, se reforme en 2009, et nous propose donc aujourd'hui son deuxième album, "Etat des lieux". Voilà résumée en quelques lignes la carrière d'un groupe pour le moins atypique, s'affichant d'emblée comme anarcho-punk, et se revendiquant toujours, aujourd'hui, de cette mouvance musicale et politique, puisqu'aussi bien, en 20 ans, les choses ne se sont guère arrangées en matière sociétale, on peut même dire que ça a empiré, Chirac et Sarkozy sont passés par là. Non pas que la "gauche" n'ait pas aussi sa part de responsabilité dans la prise de pouvoir de plus en plus prégnante et pesante de la haute finance sur notre quotidien, et pas seulement économique. Du coup, sont toujours aussi en colère les membres d'Heyoka, ça doit être pour ça qu'ils ont décidé de reprendre l'aventure, histoire de ne pas laisser la parole aux mêmes enflures qui nous bourrent le mou de vaines promesses, de phrases creuses, et de leur cynisme nauséabond. Face à l'apathie ambiante, à la désillusion généralisée, à l'abrutissement par le politiquement correct et la pensée unique, Heyoka a donc décidé de rempoigner ses guitares et ses micros et de se faire, une nouvelle fois, porte-parole des combattants de l'ombre, ceux qui croient encore possible un vrai changement des mentalités autant que des attitudes. Y a du boulot, c'est vrai. C'est pas gagné, c'est vrai aussi. Mais en même temps, nous reste-t-il un autre choix, à part, ensuite, stade ultime, celui des armes ? Et là on sait que, en général, le remède est souvent pire que le mal. Suffit de voir ce fameux "printemps arabe" où, à peine débarrassés de leurs dictateurs, les "peuples" s'empressent de se jeter dans les bras des fondamentalistes religieux. Ce qui s'appelle tomber de Charybde en Scylla, certains déchantent déjà, et pour cause. Alors oui, révolté Heyoka, énervé, et salement remonté. Les chansons parlent pour eux : "Sous contrôle" ("Qui contrôle l'état ?"), "L'envers du décor" ("Le spectacle inocule la dépendance"), "Etat des lieux" ("Ce système est une bombe qu'il nous faut désamorcer"), "Carnage" ("La rage... en sursis mais encore vivant"), "Manifeste" ("Je n'garderai pas pour moi les mots de cette violence qui nous est imposée"), "Révoltes" ("Nos rêves sont trop grands pour rentrer dans tes urnes"), "Avant l'orage" ("J'habite un pays bien réel où la guerre des classes a eu lieu"). Tout en manifestant, malgré tout, un brin d'optimisme : "Yes futur" ("Un "Yes futur" qui déchire l'ennui, un "Yes futur" qui traîne dans les esprits"). Et n'oublions pas de mentionner le très bel artwork de ce digipack, un esthétisme post- soviétique détourné de sa fonction première pour mieux prouver que le rouge reste, malgré tout, la couleur de la révolte.

Traduction du fanzine allemand - Plastic bomb

Attention ! Un des points culminants absolus de cette édition ! HEYOKA de Dijon en France jouent un Punk-rock francophone absolument génial qui est méga entraînant musicalement et, issu de la scène militante de gauche/de squats, se montre hyper-engagé. Ce groupe existe depuis 1991 et est super-connu au sein de la scène squat/DIY et a toujours clairement montré ce qu'ils et leurs textes représentent. Leur "squat-patrie" sont les tanneries à Dijon. Ceci n'en fait pas automatiquement une bonne galette, mais le groupe assure grave avec des morceaux hypermélodiques tout en ayant la dureté nécessaire et des arcs de tension qui évitent que leur musique ne se perde dans la banalité.

Un autre point culminant de ce LP est le graphisme réalisé par Distant  District. Regarder et être épaté, c'est tout ce que j'ai à dire.

Ai-je déjà mentionné qu'ils ont une chanteuse ? Non, je ne vais pas la comparer à la Fraction, pour cela les deux chanteuses sont trop différentes dans leur style, mais il y a un point en commun : elles sont toutes les deux de super-chanteuses ! Résultat : je suis devenu punk par conviction, je veux autre chose que le courant dominant de la part de la société et du monde et je cherche quelque chose qui ait du niveau et en plus quelque chose qui sonne vraiment et c'est ce que j'ai trouvé avec ce nouvel album d'Heyoka. Oui, la musique d'Heyoka flatte mes humeurs, et comment ! Ah oui, avec "Heuchler" on peut entendre une chanson en allemand. Un de mes favoris de l'année 2012 !

Fanzine A Bloc !

Quand un groupe se reforme après 15 ans d'absence, on est toujours un peu inquiets. D'autant plus quand on aime ce groupe. Rares sont ceux qui réussissent. Plus rares encore ceux qui poursuivent leur reformation avec un album de cette qualité. Coprod entre cinq labels (Maloka, Zone Onze, Général Strike, La Distroy et Déviance), cet état des lieux se présente avec un artwork original bien classe, réalisé par Yann HxC. À intérieur, un livret avec toutes les paroles et des illustrations originales, dans le même style que la pochette, inspirées de scènes de révolte ou illustrant les chansons.

Niveau musique, dès les trente premières secondes, on comprend qu'on ne sortira pas indifférent de cette écoute. On s'en prend plein les oreilles ! Mais plein ! Une fois les sirènes d'intro passées, la batterie, un cri et la guitare démarre. C'est du bon son que ça fait du bien par où ça passe ! Dans cet album enregistré et mixé par Spirou, on retrouve Syster, la chanteuse, avec son timbre si particulier et ses lignes de chant travaillées, des chœurs enragés en veux-tu en voilà, un son de grattes qui est bien à eux, de la basse-batterie qui nous rythme tout ça bien comme il faut.

Pour les textes, c'est Jack le bassiste bavard, qui s'y colle. Et c'est bien écrit. Les thèmes abordés vont de la dénonciation de la société de consommation, du désastre écologique, du contrôle social à des thèmes plus positifs comme les bons moments passés au son du punk rock ou encore un hommage aux piqueteros argentins. Heyoka applique la rotation des tâches et nous propose également "Heuchler", un texte en allemand écrit par Syster qui, en chantant dans sa langue natale, laisse éclater une voix encore plus rageuse. Ou "Manifeste" une chanson où c'est Vinvin (guitare) qui donne de sa voix éraillée. Un album sincère et réussi, dans la continuité de ce qu'a fait le groupe par le passé (sans pour autant être du réchauffé) et qui fera très certainement date.

Plus oï la vie

Il ne nous aura pas fallu un long temps de réflexion pour décerner au dernier Heyoka la palme de disque du mois du Figar'Oï ! Certains morceaux nous avaient déjà fait tomber à la renverse lorsqu'on les avait entendus sur scène lors d'une soirée à Dijon vraiment magique. État des lieux est tout simplement un disque énorme, le genre de galette qui se passera de mains en mains durant des années, qui suffira à faire regretter aux futures générations de jeunes keupons de ne pas avoir connu les années 2010 (et on en profitera en vieux cons sournois qu'on sera alors, pour leur faire croire que cette décennie a été merveilleuse, au passage). Dur pour un groupe qui revient de, non pas faire oublier ses précédentes réalisations, mais de montrer qu'il est encore capable de frapper de manière aussi sûre qu'il a pu le faire lors de ses "vieilles années", sans être en-dessous, mais sans non plus réchauffer la marmite à l'attention du public contemporain. Heyoka réussit ce challenge haut la main, État des lieux est un disque résolument moderne, au son actuel, dans lequel chaque chanson suffirait à donner un succès d'estime à n'importe quel autre groupe. Même ce bon vieil aigri de Boul a été subjugué, c'est pour dire ! Parlons de l'album en lui-même : dès les premières notes de Sous contrôle, on se rend compte qu'on va prendre une claque... et c'est le cas ! Mélodie imparable, textes de grande classe, c'est sans aucune résistance qu'on se laisse entraîner dans cette suite de "hits", dignes héritiers de ceux de Demain Sera. Certains titres nous y renvoient directement, comme Heuchler, État des lieux, Dernier souffle ou bien Révoltes. Le groupe est en colère et le fait comprendre à travers la hargne qui se dégage de Yes futur et de Carnage qui est, comme son nom l'indique, le titre le plus bourrin de cette galette. Le groupe sait varier de registre, comme dans Manifeste, à la lisière du reggae, du ska et du punk-rock ou Dans l'ombre, une ode montant doucement, prenant aux tripes (à tel point que je me l'écoute en boucle depuis un moment). Avant l'orage clôt dignement ce skeud avec son refrain inoubliable. Dans l'ensemble, on retrouve bien le groupe qui nous a été si cher, avec ces chœurs qui nous ont tant de fois fait chanter, sa verve qui nous a si souvent fait réfléchir à travers des textes toujours revendicatifs et si bien écrits. Et bien sûr, on retrouve la voix de Syster qui n'a pas pris une ride, avec sa façon particulière de chanter. Le tout est servi dans une pochette, un chef d'œuvre du graphisme signée Yann Hardcore. Si on devait résumer État des lieux en un mot, on dirait juste IN-DIS-PEN-SABLE. DevianceGeneral Strike, La Distroy, Maloka et Zone Onze Records.

La faute à qui

16… y'a des chiffres comme ça qui te foutent une bonne petite claque. 16 ans déjà que "Demain sera" tournait sur nos platines pour la première (pas la dernière) fois. Depuis Heyoka est mort, Heyoka s'est reformé, vive Heyoka !

La reformation c'est un exercice ô combien périlleux, voire même dangereux car régulièrement source de grosses déceptions. Parfois, le groupe n'est simplement plus à la hauteur de ce qu'il fut, souvent il n'est pas à la hauteur de la légende construite par ses "fans" et proportionnellement embellie par le nombre d'années écoulées. Il y a 3 ans, les Dijonnais ont mis tout le monde d'accord avec des concerts du feu de dieu (qui ?) et perso j'avais pris un pied monumental lors de leur prestation parisienne pour la fête du combat syndicaliste. De façon relativement logique pour un groupe, la tentation de l'album, de la nouveauté est apparue et Heyoka s'est remis au taf avec ferveur.

Honorant avec force leur nom, Syster et ses camarades montrent qu'ils sont des êtres libres et atypiques qui ne reproduisent pas les standards. Là où d'autres groupes reformés nous servent une soupe insipide ou même une daube risible, Heyoka lancent 12 bombes acoustiques, suite logique de leurs morceaux des années 90, remplie de rage, conscients, révoltés mais positifs… Bref du Heyoka comme on l'aimait et on l'aime encore aujourd'hui.

La bande-son idéale pour l'insurrection générale qui vient (?), viendra (?) ou aurait pu venir (?). (Val)

Piparnakkelin pandaluola

No jopas, Ranskasta tulee hyvää punkkia! Jo 90-luvun alussa perustettu Heyoka oli toiminnassa 90-luvun alkupuolella, lopetti mutta aktivoitui jälleen 2000-luvulla. Kuulemieni kommenttien mukaan tämä levy olisi jopa aikalailla parempi kuin bändin 90-luvun tuotanto, ja harvemmin käy näin päin.

Heyoka soittaa melko reipasta ja melodista, anarkohenkistä punkkia, naislaululla höystettynä. Eipä tuota soundia nyt oikein tarkemminkaan pysty kuvailemaan, vaikkei Heyoka nyt mitään erityisen uniikkia musiikkia ole tekemässä. Bändin soundia pystyy helposti kuvailemaan myös vertaamalla sitä muihin bändeihin. Tässä tapauksessa Heyokaa päästään lähelle, kun otetaan esille La Fraction, joka soittaa myös melodista punkkia ja jossa on myös ranskaksi laulava naislaulaja. Jos taas suomibändejä ajatellaan, niin Juggling Jugularsin kaverit voivat saada Heyokasta jotain irti.

Heyoka soittaa vallankumouspunkkia, jonka lyyrisestä sisällöstä en paljoakaan ymmärrä kun osaan ranskaa suunnilleen kaksi sanaa. Itse musiikki tosin puhuu vain yhtä kieltä, ja minä kyllä ymmärrän tätä kieltä oikein loistavasti. Hyviä ja tarttuvia biisejä on aika paljon, vaikka mahdollista mukana hoilottelua (jota en kylläkään kotioloissa harrasta) vaikeuttaakin laulukielen hankala omaksuminen. Itse olen vielä sitä porukkaa jonka korvaan ranska tökkii, mutta jos pitää melodioista punkissaan ja ranskasta kielenä, niin en keksi mitään syytä minkä takia Heyoka ei kolahtaisi ja kovaa? Tuossa alapuolella on lista, sen biiseillä voi ainakin yrittää.