La mort à deux

 

L’amour est beau l’amour est grand

Dans cette chambre où tu attends

Que ton tendre époux vienne te chercher

Encore une fois pour te frapper

Ta vie intime n’existe plus

Ton humanisme tu l’as perdu

Depuis quinze ans que tu ressens

Ces agressions de beauf puant.


Les premiers temps furent effrayants

Tu ne voulais rien raconter

Mais maintenant dans ta cuisine

L’habitude a pris les devants

Tout ce que tu fais est calculé

Pour espérer peut-être échapper

Aux coups de ce salaud que tu maudis

À chaque minute de ta vie

Le temps meurtrit cette espérance

De pouvoir un jour te tirer

Tu vois personne tu es enfermée

Franchis la porte tu es flinguée


Combien y’a-t-il de femmes battues ?

Combien y’a-t-il de femmes perdues ?

Qui crèvent dans le silence

D’une société qui cache ses souffrances.


Ah quelle belle civilisation

Qui pousse à ce genre d’infamies !

N’apprend-on pas aux petites filles

D'être servantes de leur mari ?

Toi gros bouffon tu n’as pas honte

On t’a toujours appris ça

Comme au boulot tu n’es qu’un larbin

Faut bien que des fois tu sois plus malin

Alors quel endroit plus rêvé

Que cette famille que tu as fondée

Derrière ces murs qui t’abritent

Ça a vraiment un goût d’Auschwitz.


Combien y’a-t-il de femmes battues ?

Combien y’a-t-il de femmes perdues ?